Mahdia et ses environs
À l’écart des grands mouvements touristiques, ce joli port de pêche est accroché à un promontoire qui lui confère une situation unique. Avec sa puissante kasba et son énorme porte fortifiée, la cité a gardé un caractère militaire qu’adoucissent les charmantes maisons du vieux quartier, les quais animés du port et les belles plages. Ville de pêcheurs, de tisserands et de brodeurs, célèbre pour ses costumes traditionnels, Mahdia possède une sérénité que seule l’animation du pittoresque marché du vendredi vient réveiller. C’est l’unique marché où l’on peut voir des gilets et des tenues de mariage brodés d’or et de sequins, des bijoux, également liés au rituel du mariage, que des marchands pèsent à l’aide d’anciennes petites balances d’orfèvres. Dans les restaurants donnant sur le quai face au port de pêche.
On goûte encore, dans une atmosphère familiale de quartier, des poissons fraîchement pêchés du matin. Toutes ces caractéristiques confèrent à Mahdia une vertu de plus en plus rare : celle d’offrir une évasion authentique.
La capitale fatimide
Sur cette avancée étroite, appelée plus tard cap Afrique, Obaïd Allah, dit le Mahdi - l’Élu de Dieu - selon le titre qu’il se décerna lui même, s’installa à l’abri d’une forteresse. De cette occupation géographique partit le mouvement fatimide qui ne reconnaissait pour les califes que les descendants de Ali et de Fatima. Fuyant Kairouan qu’il détestait, le Mahdi fit de sa résidence puissamment fortifiée sur la capitale fatimide. Ce site inexpugnable le sauva d’un siège de 8 mois (944-945) entrepris par la horde kharijite.
Dans cette ville facile à défendre, surnommée le « poignard de Dieu » par l’historien arabe Ibn Khaldoun, les Zirides trouvèrent refuge en 1057 lorsque les Béni Hilal s’approchèrent de Kairouan. En 1148, ils en furent chassés par les forces normandes de Roger de Sicile, qui en furent également délogées par les Almohades, 12 ans plus tard. En 1390, une expédition franco-génoise tenta en vain de s’emparer de la place. Elle fut occupée, en 1549, par le corsaire Dragut et, en 1550, par Charles Quint. En 1554, les Espagnols firent sauter les remparts en quittant la ville, endommageant plusieurs bâtiments dont la Grande Mosquée. Sous le protectorat, Mahdia connut un destin plus pacifique en devenant le premier port de pêche et le centre de mises en conserve le plus important de Tunisie.
La Skifa el-Kahla
La Skifa el-Kahla (le Porche Sombre) est une énorme porte de ville fortifiée du XVIe s. construite après le départ des Espagnols. Elle est le dernier vestige du mur de 10,80 m d’épaisseur qui ceinturait la ville. Le passage voûté, aménagé au Xe s., puis remanié et restauré après le départ des troupes de Charles Quint, comportait plusieurs portes défendues par des herses. Les vantaux de l’une d’entre elles étaient ornés de lions de bronze qui devaient peser 8 tonnes chacun. C’est dans ce passage que se tient une partie du marché du vendredi : les villageoises y exposent les gilets et les coiffes de mariage rehaussés de filets d’or.
Les mosquées
Sur la droite se dresse la mosquée Haj Moustapha Hamza* (xvme s.) et son minaret octogonal puis, plus loin à g., celle de Soliman Hamza signalée par un minaret plus haut. En face se trouve la Grande Mosquée, fondée en 916 sous le règne du Mahdi et reconstruite depuis. Restituée, après bien des vicissitudes, dans son apparence du Xe s., elle ne garde que peu de traces de son ancien visage. Bien proportionnée, simple et sans minaret, elle possède un beau porche monumental, destiné à l’origine aux entrées et sorties du Mahdi. La cour a également repris son aspect du Xe s., à l’exception du portique, voûté d’arêtes depuis un remaniement effectué par les Zirides au xie s. Les sept portails massifs, cloutés, donnent sur la salle de prière. Du palais du Mahdi ne subsistent que quelques vestiges insignifiants, à 250 m de la mosquée.
La route de la Falaise
Sur la route de la Falaise, qui commence au-delà de la rue du Borj, s’élève en passant entre les fouilles du palais de Obaïd Allah et le marabout de Sidi Senoubi*. Avant d’arriver au Borj el-Kébir, vous pouvez faire une halte au café Sidi Salem, d’où vous aurez une jolie vue sur le port et la mosquée. En poursuivant votre chemin, vous parvenez au Borj el- Kébir* (ouv. t.l.j. sfven. de 9h à 12h et de 14h à 18 en été; de 9h30 à 16h30 en hiver. Entrée payante), énorme forteresse ou kasba, édifié à la fin du xvie s. puis flanqué de bastions d’angle au xvme s.
Après avoir franchi la porte d’un bastion turc, vous remarquerez, au-dessus de l’ancienne porte de la forteresse, une inscription datée de 1595 au nom du fondateur Abou Abdallah Mohammed Pacha. On parvient à la cour par un passage voûté et coudé pour des raisons stratégiques. Des salles voûtées en berceau et un petit oratoire s’ouvrent sur la cour. Depuis les terrasses de la kasba, on jouit d’une belle vue sur le cimetière marin* où l’on a procédé à des inhumations depuis le xvie s. Devant le fort, on peut voir les ruines d’anciennes murailles. En bas, la piste continue devant l’arche unique de l’ancienne porte de la Mer (Bab el-Bahr) qui s’ouvrait sur un port phénicien, analogue à celui de Carthage. La route goudronnée poursuit jusqu’à l’extrémité du cap Afrique, devant le phare, et rejoint la Skifa el-Kahla.
Le port et la route de la Corniche
De la kasba, revenez sur vos pas jusqu’au centre de la ville. En continuant dans la même direction, vous arrivez au port moderne, bordé de petits cafés et de restaurants, animé par une importante flotte de chalutiers et de barques équipées pour la pêche au lamparo. C’est en période estivale que la pêche nocturne aux petites sardines et aux maquereaux connaît sa plus forte activité. Cette pêche a d’ailleurs donné naissance à l’industrie de la conserve qui est à l’origine de l’essor économique de Mahdia. En suivant l’av. Habib-Bourguiba qui part du port, vous rejoignez la route de la Corniche.
Au sud : Ksour-Essaf
>• 12 km de Mahdia par la C 82. On y passe si l’on vient d’El-Jem. Ksour-Essaf (le Château des Éper- viers) est connue pour son industrie textile. La ville se développa sans doute à partir du XVIe s. autour des marabouts de deux saints personnages originaires du sud du Maroc.
Au nord : vers Monastir
>• En sortant de Mahdia, prendre la C 82 en direction de Monastir.
>• Moknine (à 21 km) est réputée pour sa poterie. La mosquée de Sidi bou Abana (XIIIe s.) abrite un petit Musée régional* (ouv. t.l.j. sf lun. de 9h30 à 16h30. Entrée payante). Les collections comprennent un ensemble de Corans anciens, d’inscriptions arabes et romaines, de monnaies, de costumes de mariage et de bijoux anciens. Dans le bourg, quelques orfèvres fabriquent des bijoux en s’inspirant d’anciens modèles de style byzantin (marché le mer.)
> Ksar-Helal (à 29 km).
La grande rue de ce village est bordée d’échoppes étroites, dont les ateliers de tissage, de laine et de coton produisent la plupart des tapis et couvertures vendus à Sousse et à Hammamet. Monastir n’est plus qu’à 20 km.
Quelque photo de la plage de Mahdia en 2013, pour moi Mahdia et Bizerte sont les plus belle plage de Tunisie :-)
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