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mardi 4 février 2014

La region des mosquées

Kairouan


S'orienter

À l'entrée de Kairouan, une grande avenue périphérique, fait presque le tour complet de la ville. Elle passe devant le syndical d'initiative et le bassin des Aghlabides B1 et bifurque au niveau de la zaouïa de Sidi Sahab A2. En prenant la rue de Gafsa B4, qui passe devant la mosquée de la Rose et se prolonge en bd Hédi-Chaker, on arrive devant la porte sud de la médina, Bab ech-Chou- hada C3.

Programme


Pour la visite de Kairouan, la ville vaut bien que l'on y consacre une journée complète, pour voir les différentes mosquées ou zaouïas, flâner dans les ruelles de la médina, prendre le temps de boire un café accompagné d'une ou deux délicieuses pâtisseries kairouanaises et visiter un atelier de fabrication de tapis. Mieux vaut commencer sa promenade tôt le malin, avant que ne déferlent les touristes venus en excursion à la journée en autocar, depuis les stations balnéaires du littoral, et éviter le lundi en saison, jour d'affluence des touristes.

Il faut se rendre au syndicat d'initiative (ouvert. t.l.j. sauf dim. de 8h à 18h, f. à 13h ven. et sam ), tout près du bassin des Aghlabides et face à l'hôtel Continental, pour acheter le billet unique d'entrée aux différents monuments. Vous pouvez aussi y demander les services d'un guide officiel qui, en 2 h, rendra votre visite plus attrayante. Surtout, évitez les services des guides non officiels qui vous assailliront.

Kairouan


L'arrière pays du Sahel s’élève peu à peu en un rude plateau où s’étendent de vastes oliveraies bien peignées. Du cœur de la steppe surgit Kairouan, ville sainte de l’islam, tandis que Makthar et Sbeïtla rappellent le passé romain de cette région.

Ville sainte, et «caravane» selon son étymologie persane, Kairouan est un haut lieu de pèlerinage. Dans la patine de ses pierres, la rigueur architecturale de ses lignes, ses murailles d’un ocre délicat et ses innombrables mosquées gît un rêve de conquête et de gloire, lancé comme par défi. En effet, cette cité retranchée a su se protéger des côtes où rôdaient les envahisseurs et des montagnes où sévissaient les rebelles berbères.

Aujourd’hui, Kairouan n’est plus une capitale, mais son énergie commerçante lui a permis d’accéder au statut envié de «cité reine» du tapis. Le commerce fut probablement la seule concession qu’elle fit pour intégrer la Tunisie moderne et indépendante. Pour le reste, son orthodoxie islamique la rendit bien souvent ombrageuse.

Kairouan se rebella contre les lois de laïcisation du gouvernement Bourguiba, n’accepta que difficilement de voir les femmes dévoilées. Elle continue en outre à respecter rigoureusement le jeûne du ramadan. Cette indocilité eut probablement pour objet de rappeler son statut de ville sainte, d’affirmer son indépendance religieuse et de suggérer que sa prétention à la vérité la mettrait hors des lois. Depuis, bon gré malgré, Kairouan a regagné le giron de la législation tunisienne en faisant en sorte que la théologie ne débordât pas l’administration.

Un fondateur prestigieux


C’esl sur l’actuel emplacement de Kairouan que Oqba ibn Nafii, propagateur de l’islam en Afrique, arrêta au viic s. sa troupe de chevaliers et d’hommes d’armes. La steppe alentour était alors rendue stérile par la pratique de la terre brûlée, technique utilisée comme moyen de défense par les Berbères.

Le besoin d’eau se fit sentir. On creusa et l’eau jaillit aux pieds de Oqba ibn Nafii: la sainteté du lieu était démontrée. L’envahisseur devint bâtisseur.

Les premières années de Kairouan furent les plus difficiles en raison de l’hostilité des Berbères. Au début du 13 eme siecles., lorsque les Arabes triomphèrent, après bien des affrontements, de la Kahina reine des Berbères insoumis, Kairouan renforça son statut de capitale.

Au 9 eme siecles, avec les Aghlabides, la ville devint florissante, crainte et respectée. De nombreux édifices et de riches monuments furent élevés, mais la gloire de Kairouan pâlit à l’arrivée des Fatimides qui l’abandonnèrent au profit de Mahdia.

En 1507, les Hafsides prirent la ville d’assaut et la ruinèrent. Kairouan connut alors une éclipse qui profita à d’autres cités secondaires. Plus tard, Tunis devait conquérir la suprématie politique, puis la suprématie religieuse. Néanmoins, Kairouan, haut lieu spirituel, conserva son aura de ville sainte du Maghreb oriental.

Le bassin des Aghlabides


La terrasse du syndicat d’initiative propose la plus belle vue d’ensemble sur le bassin des Aghlabides (demander à l'accueil, entrée libre). Ce grand réservoir construit à ciel ouvert fut conçu par Abou Ibrahim Ahmed, au IXe s. Il a la forme d’un polygone de 48 côtés, mesurant 128 m de diamètre. A côté, un bassin de décantation communique avec le réservoir par une ouverture située à quelques mètres du fond. A l’origine, le bassin était alimenté par un aqueduc qui amenait l’eau du jebel Cherichera, situé à 36 km à l’Ouest de Kairouan. A quelques dizaines de mètres, on peut apercevoir un second bassin, aux proportions plus modestes.
Aujourd'hui le bassin est a l'abandons, ainsi que le parc autour n'est plus du tout entretenu.

La zaouïa de Sidi Sahab** ou mosquée du Barbier


Depuis le syndicat d’initiative, suivez l’av. de la République.
Cette zaouïa est le lieu de sépulture de Abou Zama el-Balaoui, l’un des compagnons du Prophète. Son surnom de «mosquée du Barbier» lui viendrait du fait qu’Abou Zama portait toujours sur lui, en signe de vénération, trois poils de la barbe du Prophète.

Avec son dôme de 1629, son minaret et sa médersa de 1690, l'édifice est un ensemble architectural gracieux auquel des faïences, conçues dans la haute tradition tunisienne, ajoutent le charme du motif et de la couleur. La première et vaste cour blanche, d’où s’élève le minaret, donne sur le patio de la médersa (école coranique). Une colonnade, qui supporte de beaux chapiteaux byzantins ainsi qu’une voûte aux pierres alternées noires et blanches, en fait le tour.

La zaouïa de Sidi Amor Abbada* ou mosquée des Sabres


Depuis l’av. de la République, empruntez sur la g. la rue Sidi-Gaïd, ¡mis tournez dans la lrc rue à dr.
La zaouïa de Sidi Amor Abbada, surnommée la «mosquée des Sabres», est coiffée d’un bel ensemble de cinq dûmes liés entre eux par un tambour polygonal.
Elle fut édifiée en 1872 par un étrange marabout-forgeron, qui forgeait d’énormes ancres à 60 km de la mer, et des sabres géants inutilisables. Elle a été aménagée en un musée des Arts et Traditions populaires (entrée libre).

La vieille ville


La visite de la médina se fait à pied. Si vous êtes eu voilure, garez-la sur la pl. du Commandant- Mohainmed-cl-Béjaoui.

Bab ech-Chouhada


(la porte des Martyrs) est l’une des principales entrées de la médina. C’est une porte à double arcade, remaniée vers 1772, et conservant des matériaux antiques. L’enceinte de la vieille ville est un long mur en briques qui, malgré ses 900 ans, a gardé sa fraîcheur. Il faut dire que la structure de 1052 a été en partie reconstruite entre 1706 et 1712.

La vieille ville est un quadrilatère irrégulier, d’environ 1 km de long sur 500 ni de large. Avec ses nombreuses mosquées solennelles el gracieuses, et ses souks pleins du bruit des métiers à tisser, elle possède un caractère tout à fait singulier, fait d’oppositions et de contrastes marqués.

Dès que vous avez franchi la porte, empruntez la lre rue à dr. pour admirer la zaouïa de Sidi Abid el-Ghariani, lieu de sépulture d’un saint homme mort en 1402.

Libyen, Sidi Abid étudia et enseigna à Kairouan. Cet ensemble a été restauré dans les années 70. À g., dans le patio, se trouve la salle du tombeau. Le plafond du tourbet, en plâtre sculpté et bois peint, est remarquable. La sépulture est protégée d’un grillage de bois ouvragé. Son élégant patio est de style arabe et les galeries sont soutenues par des piliers byzantins.

Sur la pl. Bir Barouta, se trouve le puits Barouta (13c s.) dont la légende dit qu’il communiquerait avec La Mecque. Le chameau qui en actionne la roue constitue la grande attraction touristique du quartier. Non loin, l’ancien souk des Tapis, toujours très animé, permet de voir les beaux modèles polychromes dont la ville a fait une spécialité.

N’hésitez pas à emprunter les ruelles en tout sens. Certaines abritent de véritables merveilles, comme la mosquée des Trois Portes, ou la porte de la Poterne (Bah el-Khoukha), construite vers 1705. Prenez le temps de marcher à travers cette atmosphère si singulière...

La Grande Mosquée


Ouverture. t.l.j. sf ven. deSh à 14 h.
Fondé en 669 sous Oqba ibn Nafii, l’édifice sous sa forme actuelle résulte de diverses étapes de reconstruction allant de 817 à 863. La Grande Mosquée, appelée aussi Jema Sidi Oqba, représente le plus ancien lieu de prière du monde musulman occidental. Cela lui confère un prestige tout à fait particulier. La tradition veut que sept pieux voyages à Kairouan valent un pèlerinage à La Mecque. Ce vénérable sanctuaire en briques nues est dominé par un minaret des 13e ou 14e s. haut de 35 m, trapu comme une tour défensive et crénelé comme un donjon.

Formant un vaste quadrilatère irrégulier, la mosquée s’ordonne autour d’une cour dallée de marbre. On remarquera le cadran solaire et les margelles des puits creusées par les cordes. La pente du sol permet l’écoulement de l’eau dans une citerne, des chicanes sculptées retenant poussières et sables. Le péristyle voûté est constitué par des colonnes antiques.

Le portique servant de façade à la salle de prière conserve quelques vestiges de son décor aghlabide. Forêt de colonnes en marbre et en porphyre, la salle de prière offre un effet saisissant. On ne peut malheureusement plus la visiter, mais les splendides portes en cèdre du Liban restent ouvertes, ce qui permet d’y jeter un coup d’œil. Ces colonnes proviennent pour la plupart de l’antique Hadrumète et même de Carthage. Le somptueux inihrtib (niche qui indique la direction de prière, La Mecque), entouré de faïences, apporte, dans le jeu des perspectives, l’éclat d’une polychromie troublante. Le inin liar (chaire à prêcher) représente un admirable travail sur bois sculpté et ajouré, mêlant des motifs abstraits cl floraux. Façonné au 9c s., il est considéré comme le ininbtir en bois le plus ancien de l'islam. Sur le côté g. de la salle, la porte de Lalla Rihana, du nom d’une sainte femme, est la plus belle de cette mosquée. En temps normal, elle n’est pas utilisée mais s’ouvre sur un porche au décor . délicat (13c s.). En face de la porte d'entrée de la Grande Mosquée, la midlia (salle d’ablutions).

Aux environs : Rakada


Rakada 1' Endormeuse est l'ancienne capitale des souverains aglhlabides. Au milieu d’exubérants jardins, les souverains avaient fait ériger des palais, des souks, des hammams et une grande mosquée. Il ne reste que des ruines de l’ancienne cité: quelques fondations, un bassin (l'irrigation de plus de 100 m de long, quelques murs épars et une impression mélancolique d’oubli. Probablement détruite au cours de l’invasion hilalicnne au XIe s., elle fut fouillée à partir de 1962.

En 1970, on y construisit un palais, primitivement destiné à la présidence de la République, devenu le Musée national des Arts islamiques (ouv. t.l.j. sauf lun. de 9h 30 à 16 h 30. Entrée payante. Avant de vous y rendre, renseignez- vous au syndicat d’initiative de Kairouan, les horaires peuvent varier). Dans ce musée unique en Tunisie, on peut admirer une exceptionnelle collection de Corans anciens* et les résultats des fouilles de Rakada. Une salle est consacrée à la céramique islamique avec des pièces datées des IXe et xie s. La salle de numismatique est consacrée aux premières monnaies arabes en usage en Tunisie, une autre salle est consacrée aux collections de verres.

Couleurs du temps


Placée au cœur de l'activité économique de Kairouan en raison de ses nombreux ateliers de fabrication de tapis, la médina, dont la lumière inspira le peintre Paul Klee, appartient tout aussi fortement au présent qu'à la mémoire historique de la ville. Franchir ses murs d'enceinte, c'est pénétrer dans le bruissement de l'activité journalière, dans l'odeur chaude des pâtisseries, dans la sonorité mêlée des voix et de l'artisanat. Les enfants qui errent dans les ruelles, les hommes chargés de lourds rouleaux de tapis qui marchent avec vivacité et les boutiques ouvertes sur une demi-obscurité teintée de bleu ou de vert, créent la toile de fond hétéroclite de la vie quotidienne.



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Le bassin des Aghlabides

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